Ma petite entreprise connait pas la crise (4/4)

Voila enfin la suite de l’histoire de ma société, 4 mois se sont écoulés depuis le dernier article. Ce n’est pas évident de raconter l’histoire de sa société et surtout de rester objectif. En 2011, je vais succomber à l’appel de l’eldorado. Cela sera une nouvelle leçon car les projets les plus grands sont souvent les plus difficiles. 2012 est une année de réflexion et d’organisation. Travailler plus, gagner plus et au final avoir moins ne me convient pas. Car il ne faut pas oublier que gagner de l’argent c’est facile, ne pas le dépenser c’est le vrai défi. 

 

2011 : la fourmi ou le commercial-source

 

Je travaille depuis des années sur de nombreux ERP et lorsqu’un de mes clients décide de changer son système d’information, je suis souvent au cœur du projet. J’ai toujours été surpris par les budgets pharaoniques d’un ERP pour une PME. Je vais comprendre grâce à ce projet pourquoi les prix explosent avec la taille de la société.

 

Début 2011, je fais parti d’un comité concernant la mise en place d’un ERP. Je suis déçu du peu d’offre sur des plates formes open source. Après avoir été contacté par S**** je suis orienté vers la fourmi. Le fait que la fourmi soit plutôt une société et non pas un projet opensource semble à première vue un avantage, se sera l’inverse. Nous sommes en avril et il reste deux dossiers :

 

    • un logiciel propriétaire en SAS

 

    • la fourmi en SAS

 

La fourmi remporte le projet, ils nous vendent une aide à l’implantation en nous assurant que dans 6 mois nous sommes opérationnels (tout est toujours rose au départ), dans cette offre d’implantation ils demandent une personne à plein temps qui fera office de super admin, je prends donc cette fonction.

 

Je suis quelqu’un de prudent et je lance dés juin une plate forme de test opérationnelle sur un magasin et là c’est l’enchaînement des surprises. La fourmi est un erp « partiel », il y a plein de choses mais rien ne fonctionnent à 100%, il faut mettre régulièrement la main dans le moteur ce qui implique une explosion de la facture, à la fois en investissement et en coût récurrent concernant la maintenance de l’applicatif.

 

Le projet sera stoppé en septembre. Ce n’est jamais évident de se dire que l’on s’est trompé et d’admettre ses erreurs. Mes doutes sont apparues fin mai et si j’avais suivi mon instinct j’aurai perdu moitié moins d’argent. C’est facile de se dire cela après mais dans le feu de l’action on hésite et c’est humain. On ne gagne pas à tous les coups (un peu comme en Bourse où il faut de temps en temps se couper un bras pour mieux rebondir)

 

Avec la crise de nombreuses sociétés pratiquent des démarches commerciales que l’on pourrait qualifier douteuses. En 2002, j’ai appris que des conditions générales d’achats pouvaient supplanter des conditions générales de ventes (surtout si votre client est une multinationale avec un immense service juridique). En 2011, je vais apprendre deux choses :

 

    • une petite clause sur un contrat, comme « au vu des sommes engagées aucun remboursement ne sera effectué » devrait alerter le signataire du contrat en se disant qu’une telle pratique ne présage pas un avenir serein

 

    • l’éditeur de logiciel n’est en aucunement responsable de ses bugs, c’est celui qui installe le logiciel le responsable (le gars qui clique sur suivant, suivant, terminé…)

 

Ce type de pratique c’est du one shot, on est loin de fidéliser le client. Ce qui est à l’opposé de ma stratégie. Concernant ce projet, j’avais donné ma parole qu’il n’y aurait pas de coût pour mon client si le projet ne réussissait pas. Je suis un flamand et dans les Flandres une parole c’est important. Résultat 18 000 € de perdus. Si j’avais réagis en juin le coût n’aurait été que de 9 000 € et si je n’avais pas réagis en septembre je pouvais déposer le bilan à la fin de l’année. Peut être que certains d’entre vous on vu le film « rogue trader », attendre en se disant que cela va s’arranger et que l’on va couvrir les pertes miraculeusement n’est réellement pas une bonne idée.

 

2012 : une année de réflexion

 

L’année commence avec une réduction des dépenses de 50%. Une analyse des coûts de 2011 m’a permis de couper efficacement. J’ai pris toutes les dépenses regroupées par catégories et en face j’ai mis le pourcentage par rapport à la marge commerciale de l’année. Alors, oui le travail en France coûte cher et je rejoins Tim Ferris pour être heureux il ne faut pas de boss mais aussi il ne faut pas de salarié (pas de salarié c’est pas de fiche de paie, pas de DADS, pas d’URSSAF ou d’ASSEDIC, ni même de cotisation a la médecine du travail). En 2012, je redeviens donc un solo mais attention un solo entouré d’autres solo.

 

Les objectifs de Jeffinfo sont pour moi aussi plus clair, je ne cherche pas à créer une grosse société ni même à gagner des centaines de milliers d’euros. Le but c’est de se lever tous les matins en se disant que l’on travaille dans un domaine qui nous plaît. Le travail ne devient plus une corvée mais plutôt un moyen de s’épanouir.

 

La trésorerie c’est le nerf de la guerre surtout en période de crise, l’objectif est donc d’accumuler assez de trésorerie afin d’avoir 1 an d’operating cost. Depuis 2008, j’ai toujours entre 4 à 6 mois, avoir un an est un objectif qui n’a jamais été atteint depuis la création de la société. Ce sera celui de 2013.

 

Partager mes expériences et mon savoir est devenu une nouvelle passion. Ce blog en fait parti et en le réalisant j’ai pu découvrir la blogosphère et aussi partager tout cela. Jeffinfo a deux serveurs ainsi que les compétences en administration serveur, donc j’ai décidé d’aider certains futurs blogueurs en prenant en charge le coté technique. Cette année deux blogs ont vu le jour :

 

    • businessassistante.net qui est le blog de ma compagne, il fut lancé en janvier 2012 afin de partager sa création d’entreprise ainsi que sa future activité. Depuis juillet la société est lancé, un nouveau défi ou je suis fier d’être son work buddy

 

    • spicyword.fr qui est le blog d’une nouvelle auto entrepreneur rencontré sur webentrepreneurdébutant : une rédactrice web

 

Ma petite entreprise continue son chemin et se prépare tranquillement pour la deuxième vague de cette crise économique qui ne touche plus uniquement le monde occidental mais la planète entière. Une chose est sûre aucune tempête ne pourra détruire ma petite entreprise.

 

Je profite de cet article pour proposer à mes lecteurs une occasion de les remercier. Si vous aussi, vous avez envie de votre propre blog mais voilà vous n’avez pas le temps ni les compétences ou l’envie de vous lancer dans l’installation et la maintenance technique de votre blog, je vous propose de prendre tout cela en charge.  Si cela vous intéresse il suffit de laisser un commentaire expliquant votre motivation à avoir votre propre blog.