Ma petite entreprise connait pas la crise (3/4)

De 2009 à 2010 ce sera les montagnes russes, en deux ans, je vais bouleverser ma façon de travailler et ma façon de vivre. Dés fois on est obligé de tout détruire afin de reconstruire sur des bases beaucoup plus solides. Je démarre 2009 avec un peu de retard, j’ai pris deux semaines ou je me coupe du monde (pas de téléphone, pas de mail, contact limité à une sphère d’ami proche). Je travaille avec un autre prestataire informatique depuis 3 ans, il va reprendre tous les dossiers en cours et même mon téléphone ^^. Je vais me mettre à fond dans le travail, reporter mon costume cravate avec conviction et devenir sans m’en rendre compte un accro au travail. Tout ceci va m’entraîner vers un burning out et je vais chercher refuge dans le monde des salariés. En 2010, ce sera le rebond :  Le plus important c’est de faire ce qu’on a envie quand on a envie (dans la mesure du possible).

 

La rupture

 

Mai 2009, je décide de tout remettre à plat. C’est une rupture aussi pour la société, je donne 50 % de ma clientèle à mon partenaire. Le rendez vous avec le DAF d’un de mes clients, sera d’ailleurs pour moi un moment mémorable.  On se connait depuis plus de 8 ans et je viens lui annoncer que je ne vais plus gérer son informatique mais mon partenaire de l’époque peut reprendre l’activité.

 

J’ai décidé de mettre ma société en sommeil, je ferai encore un peu de travail mais principalement le soir. Par conséquent, je vais devenir un sous-traitant comme mes partenaires l’ont été pour moi pendant des années. Je pense même prendre un travail de salarié. J’ai aussi mon immobilier que j’ai négligé pendant de nombreuses années et dont le potentiel me semble intéressant, on parle de crise de l’immobilier, pas de crise du logement.

 

Il m’expliquera que je fais une grosse erreur, que les récents évènements dans ma vie privée y sont surement pour quelque chose et que je ne peux pas détruire quelque chose que j’ai mis 10 ans à construire.

 

  •   je ne suis pas fait pour la vie de salarié (1 mois plus tard je lui confirmerai lors d’une discussion téléphonique)
  •   même si gagne ma vie avec l’immobilier, il me faudra une activité pour m’épanouir (ça je le savais)
  •   je place beaucoup trop de confiance sur mes anciens partenaires (1 an plus tard, je lui passerai un coup de téléphone pour lui dire que finalement il avait raison)

 

La vie de salarié c’est pas pour moi

 

Il m’aura fallu plusieurs entretiens d’embauche avant de définitivement renoncer à la vie de salarié. C’est déstabilisant pour un recruteur d’avoir un candidat qui recherche un job intéressant et non pas un gros salaire. Ce sera mon troisième entretiens dans une SSII qui sera le déclic. Je suis un profil atypique. J’ai fait des études de commerce international, j’ai un diplôme européen dans le domaine de la création d’entreprise et cela fait plus de 10 ans que je travaille dans l’informatique : une sorte de geek commercial polyglotte.

 

De toute façon je ne suis pas fait pour être salarié : je déteste les réunions, j’ai besoin d’autonomie, je préfère avoir 10 clients plutôt qu’un patron et surtout le télétravail n’est pas réellement dans les mœurs alors que je suis un fervent défenseur de celui-ci.

Au moins cela m’aura permis de refaire mon CV et de m’exercer à faire des entretiens d’embauche.

 

Une motivation inattendue

 

Le fait de m’être séparé de la moitié de ma clientèle va être une excellente chose, j’ai diminué le chiffre de 50% mais j’ai libéré plus de 80 % de mon temps. Cela me permet de me consacrer sur la partie commerciale de jeffinfo et la gestion de mon immobilier. Je vais aussi prendre ma compagne comme assistante. Elle est douée naturellement pour le rangement, l’ordre et l’administratif ce que je ne suis pas et que je ne serai jamais. Me libérer de toutes les tâches que je faisais mal parce que je n’aime pas ça va me permettre d’augmenter ma productivité, ce qui va se ressentir très vite sur le chiffre d’affaire. Tout ceci va me permettre aussi d’optimiser les revenus fonciers, si j’avais su je l’aurai fait bien avant.

 

Je vais terminer l’année par une visite à un de mes mentors (un ancien chef d’entreprise qui de part son expérience a toujours à nous apprendre). J’aime ce lieu (enfin uniquement hors saison) car il me permet de mélanger travail et vacances. Le matin c’est discussion avec mon mentor sur mes projets et l’après-midi c’est détente en famille dans un cadre où la nature a encore le dessus.

 

Le partenaire avec qui je travaille depuis des années ne va plus souhaiter travailler avec moi. Comme il va me l’expliquer durant notre dernier repas hebdomadaire, il a de grandes ambitions pour sa société et il n’a donc plus intérêt à faire appel à mes services mais plutôt à embaucher. Nos chemins vont donc se séparer. En sortant du restaurant son associé me dira « on pensait que tu le prendrais plus mal que ça », et bien non je continue mon chemin, il me reste encore des clients et c’est mieux de voir la bouteille a moitié pleine qu’a moitié vide. Sans le savoir cela va changer ma façon de travailler.

 

Le travail va devenir Zen

 

L’expression « small is beautiful » va prendre toute son ampleur. Je vais suivre les conseils de mon mentor :

 

  • il me faut une dizaine de client et surtout pas plus afin de pouvoir les satisfaire
  • un projet qui m’intéresse ou une société qui travaille dans un domaine d’activité aura toute mon attention
  • je vais déléguer encore plus à mon assistante (déléguer en toute confiance m’aura pris des années, mais quand on a trouvé la bonne personne c’est faisable)
  • 80% de mon travail peut se faire à distance. Logmein que j’utilise depuis 2008 va changer ma façon de gérer un parc informatique.
  • le mercredi sera consacré à l’administratif, au rangement et à la réalisation des tâches qui trainent
  • je vais consacrer du temps à ma formation dans l’informatique  : j’aime savoir tout faire mais je n’aime pas tout faire